Dans les grandes villes et en Ile-de-France, les élèves doivent attendre jusqu'à huit mois pour passer l'examen du permis de conduire, les écoles étant tributaires du nombre de places que la préfecture leur attribue.
Pénurie d'inspecteurs
Les inspecteurs sont moins de 1.500 en France pour près de 1,4 million d'élèves en 2023. Toutes les organisations d'auto-écoles réclament l'embauche de 150 à 200 fonctionnaires supplémentaires.
Quinze postes ont été créés en 2023, 38 en 2024, et 103 doivent l'être en 2025, selon le ministère de l'Intérieur. Mais les effectifs n'ont pas suivi l'augmentation du nombre de candidats, due à la possibilité de passer le permis à 17 ans, depuis 2024, et à son financement par le compte formation.
Les auto-écoles interrogées évoquent aussi un examen très sélectif, avec un taux de réussite qui stagne juste au-dessus de 50%.
Les solutions envisagées
Les professionnels assurent qu'il existe des solutions. Certaines organisations d'auto-écoles demandent de passer de 20 à 28 heures de conduite exigibles avant l'examen, pour améliorer le taux de réussite.
La Fenaa propose un rattrapage, comme au baccalauréat, où les élèves ayant presque les points nécessaires décrocheraient leur permis après cinq heures de conduite supplémentaires, sans repasser l'épreuve.
Pour Patrick Mirouse, président du réseau ECF, "il faudrait permettre la conduite accompagnée dès 14 ans, au lieu de 15. Les élèves qui apprennent ainsi ont besoin de cinq à sept heures de formation en moins", explique-t-il, "et leur taux de réussite est meilleur" (environ 77%).
Pas de grève pour les auto-écoles en ligne
Un grand rassemblement est prévu ce lundi sur la place de la République à Paris.
Les auto-écoles vont demander à être reçues à Matignon.
Les auto-écoles en ligne ne font pas grève mais soutiennent le mouvement, d'après Edouard Rudolf, président de leur fédération, la Fenaa.