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LES CIGARETTES PUFFS SÉDUISENT LES ADOS, LES MÉDECINS ALERTENT SUR LEURS DANGERS

Lundi 28 Novembre - 05:30

Santé

Adolescente en train de fumer - © PPexels / Julio Motta
Alors que le "mois sans tabac" touche à sa fin, les professionnels de santé alertent sur les dangers de ces nouvelles cigarettes électroniques jetables. Petites et colorées, les Puffs ont de multiples saveurs destinées à séduire les plus jeunes.

Elles sont vendues en France depuis la fin de l'année 2021, entre 8 et 12 euros. On les trouve aussi bien dans les bureaux de tabac que dans la grande distribution, les "vapstores", ou encore sur internet. Les Puffs fonctionnent avec une petite batterie au lithium et elles sont… jetables.

Pas terrible pour la planète donc, mais surtout mauvaises pour la santé. Vendues avec ou sans nicotine, elles séduisent les plus jeunes.

Les buralistes réclament l'exclusivité de la vente, estimant que l'interdiction de la vente aux mineurs est bafouée par les plateformes de vente en ligne. Mais d'après une enquête du comité national contre le tabagisme, six buralistes sur dix contournent cette interdiction dès lors que les mineurs se font accompagner par un adulte.



De leur côté, certains députés réclament l'interdiction pure et simple de la vente de ce produit.

13% des 13-16 ans ont déjà essayé la Puff


"Les couleurs sont très attrayantes, jaune fluo, rose fluo... Avec des goûts qui plaisent aux jeunes : marshmallow, menthe, coca", liste Marie Malécot, médecin spécialiste du tabac au centre hospitalier Saint-Joseph-Saint-Luc à Lyon :

"Elles sont toutes petites, on dirait un peu des 'stabilos'. Ça se range facilement dans une trousse. Et si on peut facilement faire la chasse au tabac à l'école, faire la chasse aux 'stabilos'… C'est plus compliqué !"


D'après une récente enquête d'Alliance contre le Tabac, 13% des 13-16 ans l'ont déjà essayé. Parmi ceux qui l'ont déjà testé, 28% sont des jeunes qui ont découvert la nicotine avec la Puff. D'ailleurs, il s'agit plus précisément de sels de nicotine, "qui rendent très rapidement dépendant", insiste Marie Malécot. "Les enquêtes menées auprès des jeunes montrent qu'ils le deviennent au bout d'à peine quinze jours."

Les "IQOS" aussi dans le viseur


Autre alerte, celle qui vise les IQOS, commercialisés par le géant du tabac Philip Morris. Acronyme pour "I Quit Ordinary Smoking", les IQOS se targuent de ne pas "brûler le tabac" mais de le "chauffer", les rendant ainsi "moins nocives".

"Cette allégation est fausse. Il y a bien combustion, même si elle est plus lente. Il y a le monoxyde de carbone, le goudron, les cancérigènes. Son utilisation entraîne les mêmes complications que le tabac, les gens deviennent tout aussi dépendants et n'arrêtent pas de fumer", conclut Dr Malécot.

Les professionnels de santé de l'hôpital Saint-Joseph Saint-Luc alertent sur les dangers de la Puff. © Léa Duperrin / Radio SCOOP