Il faut dire que l'affaire est complexe, les prévenus nombreux. Et puis il y a tous ces enregistrements, qui ont une importance cruciale dans le procès. Car chacun défend sa version de l'affaire : parole contre parole.
Perdriau nie toute implication
Celle du maire de Saint-Étienne n'a pas évolué. À la barre du tribunal ce matin, Gaël Perdriau a continué de répondre aux questions, gardant son calme. Un ton qui tranche avec celui employédans les enregistrements diffusés où on entend l'élu stéphanois se disputer avec son ancien premier adjoint.
Dans cette affaire, pour rappel : Gilles Artigues s'est constitué partie civile. L'ancien élu et proche de Gaël Perdriau, avait été filmé à son insu en compagnie d'un escort-boy. Une vidéo intime qui aurait servi de monnaie d'échange pour le faire chanter.
Pour quelles raisons ? Gilles Artigues était-il perçu comme un rival politique à éliminer ?
Si plusieurs prévenus assurent que Gaël Perdriau était bien au fait du complot, voire qu'il en était à l'origine, c'est une tout autre histoire qu'a défendu le maire ligérien.
"Ces propos sont ignobles"
"J'ai bien compris que vous contestiez le chantage. Pour vous, il n'existe pas. Mais il y a des enregistrements", lui lance la présidente.
"J'aurais dû intervenir, oui, et je ne l'ai pas fait", explique le maire, qui reconnaît avoir été présent lors de certaines discussions… sans pour autant y prendre part. Ni en comprendre la teneur.
Il y a par exemple cet échange, au cours duquel l'ex-directeur de cabinet de Gaël Perdriau, Pierre Gauttieri, menace d'envoyer la vidéo aux parents d'élèves de l'école où sont scolarisés les enfants de Gilles Artigues.
"Ces propos sont ignobles. Oui, ce sont des menaces, mais ce n'est pas du chantage", lâche Gaël Perdriau.
D'autres échanges témoignent en tout cas d'une relation extrêmement tendue entre le maire et son ancien premier adjoint, qu'il soupçonne de comploter dans son dos. Dans l'un des enregistrements, il lui demande de démissionner.
Détournement de fonds publics
Vient l'épineuse question des subventions.
L'enquête révèle qu'en 2014 et 2015, deux associations stéphanoises, l'association France-Lettonie et l'association Artistes de la Galerie Art Pluriel (AGAP), auraient perçu 40.000 euros de subventions publiques.
Des sommes ensuite reversée à l'un des protagonistes de cette affaire, qui auraient permis au final de financer toute cette machination.
"Tout a été fait de manière transparente et légale", maintient Gaël Perdriau. "Encore une fois je le rappelle : je n'ai rien demandé, rien commandé, rien payé."
À la sortie de l'audience, une journaliste demande : "êtes-vous soulagé ?"
"Pas encore non", répond le maire avant de quitter la salle des pas perdus.
L'audience reprendra à 14 heures.
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