Radio SCOOP : quel est votre quotidien aujourd'hui, 30 ans après les Jeux d'Albertville ?
Edgar Grospiron : "le cœur de mon métier est de donner des conférences pour des entreprises qui souhaitent motiver leurs équipes, donc j'interviens régulièrement au cours de séminaires. Et j'ai une deuxième activité de « master classes », qui s'adresse à des particuliers. Sur mon site internet, vous trouverez des programmes d'accompagnement personnel ou de "développement personnel", pour rebondir sur la crise, booster sa motivation, trouver son équilibre…
Mon activité aujourd'hui se situe donc dans la transmission d'expérience et le partage de connaissances. Les personnes qui viennent me voir s'interrogent sur leur avenir, sur les 10 ou 15 prochaines années de leur vie. Certaines sont en difficulté, d'autres ne le sont pas du tout. Certaines ont déjà fait des choix, mais ont encore quelques incertitudes. Elles aimeraient avoir une réflexion structurée, avec des vidéos, des ateliers, des exercices.
On apporte aussi du soutien dans ces moments-là, puisqu'on les fédère au sein d'un groupe privé sur Facebook, et on anime des sessions en live deux fois par mois. Cela leur permet de répondre à leurs questions, d'échanger avec leurs pairs sur leurs bonnes pratiques et leurs difficultés. De l'intelligence collective se met en action, et cela créé une belle dynamique humaine".
Radio SCOOP : Vous appuyez-vous sur votre expérience de sportif de haut niveau et de champion olympique pour cette activité de conseil ?
Edgar Grospiron : "c'est ma base, bien sûr ! Je me sers de cette expérience-là, mais pour moi, ce n'est qu'un prétexte. Non pas pour raconter ma vie, mais pour faire bouger les lignes. Le sport draine un imaginaire puissant et permet donc une prise de conscience plus « impactante » quand on veut générer du changement.
À l'époque, en tant que sportif, j'étais vraiment "dans mon truc". Je disais "ne vous inquiétez pas, je vais gagner !". Pourtant, je savais au fond de moi que je ne maîtrisais pas le résultat, parce qu'on ne maîtrise jamais le résultat. Mais ce que je savais, c'est que j'étais capable de créer les conditions pour y arriver. Tout le travail que j'ai mené consistait à arriver avec mon plein potentiel physique, technique et mental, pour pouvoir l'exprimer entre le portillon de départ et l'arrivée. On se trompe, quand on croit qu'on peut maîtriser le résultat. Et cela change toute la préparation, le rapport à la course et la pression qu'on se met par rapport au résultat".
Radio SCOOP : Quel conseil donneriez-vous aux athlètes français qui s'apprêtent à aller aux Jeux Olympiques ?
Edgar Grospiron : "à quelques jours des Jeux, la course est déjà faite ! Elle est gagnée ou elle est perdue, parce qu'elle est juste le reflet de la préparation, qui dure plusieurs années. Aujourd'hui, on est dans le détail du détail.
Ma vision, c'est que c'est dans le portillon de départ que beaucoup de choses se jouent. C'est vrai qu'ils peuvent arriver avec des freins et des inhibitions au niveau mental qui peuvent les empêcher de délivrer leur plein potentiel. On dit toujours d'un athlète qui performe qu'il a atteint le "flow". C'est une disposition de l'esprit, et c'est une préparation physique, technique et mentale, qui dure un certain temps, et qui vous permet d'être dans ce "flow"".
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